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Chapitres 6 à 10

VI

Les bruits de pas résonnaient dans l'immense couloir vitré du quartier général. A droite un homme japonais de taille respectable, coiffé d'une casquette d'officier forçait le pas pour tenter de suivre son supérieur qui fonçait à une allure folle en direction de la salle de transmission.

Vous n'avez pas d'autres nouvelles de ce genre à m'annoncer commandant ? siffla le général Lex Rage à son subordonné tout en continuant de marcher à grands pas.
Non mon général, j'ai été aussi étonné que vous quand les rapports m'ont été donnés...
Les alliés ne devaient pas savoir où se trouvaient nos installations en mer de Chine ! Nos rapports de renseignements étaient formels, les forces alliées se concentraient sur l'Union Soviétique  !
Peut-être ont-ils décidé d'attaquer mon général. Mais ce n'est pas catastrophique, des hommes sont près à partir et...

Lex se stoppa net. Son visage mélangeait colère et stupéfaction. Il se tourna vers le commandant et, en le dévisagea, lui lança d'un ton assassin:

Pas catastrophique ?!? Vous ne vous rendez pas compte que les troupes que nous devrons déployer là-bas seront autant de forces en moins sur les assaut principaux ?

Il se remit à marcher, se dirigeant toujours vers la salle de transmission.

Heureusement que contrairement à vos agents de renseignement qui ne nous renseignent jamais sur rien, l'agent Morrison à repérer les forces alliées ! Sinon nos îles seraient tombées !
Mais mon général, mes officiers de transmissions...
Assez ! Vous excuses vaseuses ne m'intéressent pas ! Le haut commandement veut des faits, des résultats ! Et notre peuple aussi.

Lex, agacé comme jamais, s'arrête devant une porte de fer, ornées d'un soleil rouge. Il entra un mot de passe rapide sur la commande d'ouverture située à gauche et patienta. La porte s'ouvrit verticalement dans un léger bruit de glissement. Derrière, se trouvait une immense salle blindée, bardée d'ordinateur et de système audio. Là, des dizaines d'hommes et de femmes, principalement des civils,  travaillaient d'arrache-pied pour recueillir les transmissions des troupes et transmettre les ordres. Une jeune femme au cheveux noirs et soyeux s'approcha du général.

Monsieur, fit-elle après s'être inclinée, j'allais vous faire appeler. Nous avons un rapport du lieutenant Kubayashi. Sa situation semble s'améliorer.
Montrez ma ça mademoiselle, répondit Lex en retrouvant un semblant de calme suite à cette annonce.

Le général suivit la jeune volontaire devant un poste de réception. Un large écran tactile, placé au centre d'un panneau de verre, faisait défiler des textes pour la plupart codés. La jeune femme fit courir ses doigts frêles sur les touches et fit sortir une copie du rapport. Elle s'en saisit d'un geste souple et le tendit à Lex.

Mon général, commença-t-il à marmonner, la situation sur l'île quatre...bla bla bla...Les forces alliées ont battu en retraite après leur dernière offensive. Sur mon ordre, nos troupes ont contre-attaqué, pour réussir à repousser l'ennemi jusqu'au littoral. Cependant la flotte alliée est toujours présente. Nous demandons un soutien aérien et un ravitaillement pour pouvoir poursuivre. Les ressources sur cette îles vont finir par s'épuiser et les Kings Oni demandent beaucoup de temps et de matériaux pour être réparés...

Lex finit de lire le rapport en silence sous les yeux du commandant Shogo. La jeune femme était retourner à son travail, qu'elle effectuait avec une grande dextérité. Le général leva les yeux de la feuille, un sourire de satisfaction ornait ses lèvres. Il se tourna vers Shogo.

Encore là ?? Vous n'avez pas n'avez pas des troupes à sortir d'un marasme sans nom ?
Je..., bafouilla son interlocuteur prit de cours
Foutez-moi la camp ! Et vous intérêt à trouver une solution, nos hommes ont besoin de vous commandant !
Oui monsieur, j'y vais de ce pas !

Shogo salua et se retira avec hâte, repartant par le couloir d'où il était arrivé. Lex se tourna vers la jeune femme.

Votre nom ?
Pardon ? fit-elle décontenancée devant une question aussi hors de propos
Votre nom.
Noriko...
Bien écoutez. Le lieutenant Kubayashi à besoin d'être soutenu dans son opération, je vous demande de contacter la flotte la plus proche de sa position pour qu'elle aille lui apporter matériel et appui. Précisez bien qu'il s'agit d'un ordre direct du général Rage.
Oui monsieur.
Autre chose, quand ceci sera fait vous contacterez notre centre de commandant en mer de Chine pour qu'il déploie des ballons-bombes sur la flotte alliée.
A vos ordres.
Pour finir je veux que vous contactiez ce numéro, dit-il en tendant à la jeune opératrice une feuille officielle, et que vous demandiez à la personne que vous aurez de faire un rapport sur sa position.
Ce sera fait monsieur. Autre chose ?
Oui, si vous arrivez à faire cela je vous propose de vous prendre dans mon armée, les Combattants de l'Aube au grade de chef-opérateur, vous serez ainsi plus efficace et plus à l'aise pour faire votre travail.
Ce sera un honneur, monsieur. Répondit la jeune femme en inclinant la tête.

Lex lui rendit son salut, puis s'éloigna. Il se dirigea avec hâte vers une porte située à l'opposé de la pièce, il devait se rendre au port pour donner des directives d'opération à des commandos Shinobi.
Il allait passer la porte quand il senti une présence le transpercer. Il tourna la tête à droite puis à gauche. A travers le vitre trouble de plexiglas il devinait une silhouette fine et gracieuse qui lui faisait face. Une voix matraqua alors dans sa tête.

N'ayez crainte. Elle vit. Gardez confiance général.
Je ne perds pas confiance, pansa-t-il pour tenter de répondre.
Je parle de votre confiance en vous général...Ce pays à besoin de votre expérience...Je dois vous laisser. Vous allez être demandé...
Mais...

La présence dans sa tête s'en alla. Il entendit alors Noriko l'appeler. Derrière la vitre, la silhouette n'était plus.

Mon général nous avons déjà une réponse d'une flotte ! Lança la jeune femme pleine d'enthousiasme.
Hum..euh excellente nouvelle. Fit-il en reprenant ses esprits.
Tenez voilà la réponse.
Voyons...De S. Nawa commandant en second du Toyotomi, sous les ordres du commandant de flotte impérial Killian. Nous avons reçu votre ordre mon général, je vous informe que certains de vaisseaux font route vers le théâtre d'opération. Nous sommes en prises avec des forces soviétiques et ne pouvons déployer plus de renforts.

Lex arrêta sa lecture et leva la tête vers Noriko.

Parfait. Répondez-leur que toute aide est la bienvenue. Je vous laisse pour le moment. Quand vous aurez obtenu tout ce que je vous ai demandé, transmettez le moi sur ce poste.

Il rédigea rapidement son adresse virtuelle au dos de la feuille de rapport, qu'il appuya sur la vitre pour plus de stabilité. Il tendit ensuite le papier à la jeune femme qui le pris en inclinant la tête.

A vos ordres, fit-elle respectueusement, une petite lueur d'espoir dans les yeux.

Lex se tourna vers la porte....



... Une violente explosion se produisit sur la plage alors que les drones alliés bombardaient les positions retranchées japonaises. Le lieutenant Kubayashi courait aux côtés de ses hommes pour se replier vers un avant-poste qu'ils avaient établis non loin. Une déflagration se se fit ressentir alors que les tirs alliés les pilonnaient.

Aller soldat ! Courez ! Le moment...le moment n'est pas venus pour vous de tomber !
Il s'essoufflait un peu plus à chaque dans la terre meuble de l'île. Il tourna la tête à droite et à gauche, il pouvait la détermination sur le visage sale de ses hommes. Le général Lex allait bientôt leur envoyer des renforts, ils devraient tenir jusque là ! La sueur lui coulait sur le visage, irritant ses yeux, son souffle rapide résonnait dans ses oreilles, il pouvait sentir son cœur bondir dans sa poitrine. A cet instant il remercia l'entraînement que lui avait offert son pays, sans cela il serait déjà mort. Son sabre, accroché sur son côté droit tapait contre sa cuisse, tandis que son paquetage faisait un bruit de vieille quincaillerie à chacune de ses foulées.

Des drones passèrent au-dessus de son escouade...

A couvert, hurla-t-il, sacrifiant par là un peu plus de ses forces.

Les petits appareils robotisés lâchèrent leurs bombes qui chutèrent en silence. Une explosion terrible se produisit à deux pas du courageux lieutenant, vaporisant un de ces hommes et le faisant chuter.

Sa tête heurta le tronc cassé d'un palmier. Il tenta de se relever...le monde se mit à tourner, sa vue se troubla et il s'effondra, ravagé et assommé par l'assaut qu'il venait de subir.

VII

Tokyo s'était endormie, pour peu que cela est un sens. Les panneaux publicitaires crépitaient avant de s'éteindre et les aéroglisseurs de police patrouillaient des les rues blanches de la capitale. Mais au cœur de la nuit, quelqu'un courait.

Un homme de petite stature, de type amérindien fonçait à perdre haleine dans les ruelles sombres, évitant la police et les passants noctambules. Son regard effrayé cherchait partout une issue possible pour continuer sa course endiablée. Il s'engageait au hasard des rues, consultant de temps à autres un petit GPS accroché à son poignet bien qu'il n'y ait jamais rien compris. Dans sa main gauche, l'homme tenait une valise qui était reliée à son poignet par une chaînette d'argent.
Il s'arrêta un moment pour reprendre son souffle en s'asseyant par terre, adossé à un conteneur d'ordures.

C'est un fantôme. murmura-t-il pour lui même. Il lui a ouvert la gorge...Jones...

Il resta là, un point de côté lui dévorant les côtes. IL jeta un œil furtif à sa mallette et crache dessus.

Saloperies de documents ! Saloperie de pays ! Vociféra-t-il sans la moindre prudence...


Au sommet d'un des gratte-ciel de Tokyo une ombre était accroupie sur une antenne sphérique. La silhouette mince et gracile restait là sans bouger, le vent froid de la nuit, chargé par les odeurs de l'océan, s'engouffrait dans ses cheveux blonds. L'ombre semblait scruter la ville. Ses yeux couleur acier observaient chaque mouvement, chaque déplacement sans ciller. Soudain les pupilles se fixèrent sur un point précis et ne bougèrent plus comme défiant l'espace en tête à tête.

La silhouette se releva doucement, en équilibre sur la sphère d'acier qui terminait l'antenne réceptrice. Elle en descendit en glissant le long de la tige métallique de l'antenne, à la manière des pompiers en alerte puis courut vers le rebord du gratte-ciel. Sans arrêter sa course elle sauta dans le vide pour retomber quelques centimètres plus bas sur une des banderoles qui traversaient les rues. Elle glissa sur le rail en acier qui soutenait la bannière de tissu puis sauta pour s'agripper au toit de l'immeuble d'en face. A la force des bras elle se hissa, traversa ensuite la terrasse en courant et plongea une nouvelle fois dans le vide. Elle se réceptionna sur un balcon en contrebas avant de sauter une nouvelle fois, cette fois sur le haut d'un poids lourd qui passait. L'ombre attendit quelques secondes, le temps de voir où semblait se rendre le transport de marchandise puis sauta à terre. Elle jeta un rapide regard à droite puis à gauche et fonça vers une des ruelles.

Je n'aurais jamais dû accepter ce boulot. grogna le petit homme toujours adossé à son conteneur. Quand je serais rentré...

Il faut interrompu par un bruit métallique derrière lui. Il se releva, paniqué et se retourna. Sur le conteneur une silhouette noire attendait, accroupie, le fixant de ces yeux froids. Le petit homme tourna les talons pour s'enfuir quand, après un sifflement,  une douleur terrible le prit au mollet. Il s'écroula au sol et tâta la blessure: une sorte de fléchette de fer était planté dans sa jambe.
Il n'eut pas le temps de la retirer qu'il se senti emporté vers les hauteurs de la ville. Comment ? Il l'ignorait et s'en moquait. Ses yeux dilatés par la peur se brouillèrent de larmes en regardant de tous côtés.

Il se retrouva sur le toit de l'immeuble. Il se leva péniblement, boitant et titubant pour aller s'installer sur le rebord d'une bouche d'aération. Une fois assis, il leva les yeux. Devant lui se tenait une jeune femme dont la blondeur jurait avec le noirceur de sa tenue. Elle portait une combinaison extrêmement moulante qui semblait à la fois légère et robuste. Son visage, et plus précisément sa bouche était cachée par un masque noir aux bords rouges. Elle arborait un sabre délicatement ouvragé que la lumière émanant de la lune faisait briller. Elle portait également une paire de gants d'un rouge sombre et des chaussures souples qui séparaient ses orteils.

Les yeux du petit homme admirait les courbes fines et propres du corps de cette femme qui le poursuivait, quand ils se fixèrent sur la lame du sabre. L'assassin le fixait, imperturbable, et lui tendit la main et lança d'un ton calme.

Donnez le moi.

L'homme grimaça de douleur à cause de la lame plantée dans sa jambe et plongea son regard dans ceux de l'assassin.

Non. Ces...ces documents ne vous concernent pas.
Il concernent ma nation. Donnez-moi le code pour ouvrir la mallette...Si je vous le demande  encore une fois ça risque d'être douloureux.
Vos menaces ne changeront pas le fait que je refuse de vous donner ces papiers. Ils ne doivent...

Le cri de douleur de l'homme retentit à travers la nuit alors qu'une seconde lame de fer vint se planter dans son genou droit.

Combien de temps allez-vous endurer inutilement ces questions ? Demanda la jeune femme.
D'accord...je ne vois pas pourquoi je souffrirais plus encore pour un travail aussi ingrat. Je vais ouvrir la mallette pour vous.

Il se pencha, en sueur, et composa le code de sa main libre. La mallette s'ouvrit aussitôt. Il la tourna vers son bourreau. Alors que celle-ci tendit la main pour se saisir des papiers, le petit homme appuya sur un bouton dissimulé se qui déclencha un jet de vapeur qui aveugla la jeune femme. Pressé et apeuré, l'homme fouilla dans sa poche gauche et en sortit un tout petit pistolet. Il tira au hasard à travers le nuage de vapeur. Il lui sembla voir des flashs de lumières et il entendit  le bruit des balles ricochant sur quelque chose.  Sa dernière vision fut une lame taillant le brouillard et la nuit...

Le chant de la lame siffla alors que la jeune tueuse l'essuyait grâce une petit carré de tissu noir. Deux gouttes de sang tombèrent sur le sol à côté de la tête du petit homme. Le corps de dernier gisait au sol dans une flaque de sang. La mallette, ouverte, avait déversé son précieux contenu. Quelques feuilles, emportées par le vent, étaient collées sur les murs de la porte d'accès au toit.
L'assassin récupéra hâtivement ces papiers qu'il rangea dans un tube accroché à sa ceinture. Elle appuya alors son index sur son oreille droite.

Général Rage ? J'ai récupéré les informations que vous désiriez.
Parfait ! Comment s'est passé l'opération ? Répondit la voix dans l'oreillette
Beaucoup de chasse...
Et le porteur ?

La jeune femme posa ses yeux froids sur le cadavre du petit homme puis regarda la lune.

Taka ? Et le porteur ? Demanda à nouveau la voix
Chassé...

VIII

La lumière aveuglante d'une lampe vint lui frappé les yeux alors qu'il reprenait connaissance.

Lieutenant, vous revoilà parmi nous ! lança une jeune infirmière d'un ton enthousiaste .

Kubayashi se trouvait dans la tente qui servait d'infirmerie de fortune depuis l'attaque alliée sur le PC  d'opération. Il fronça les sourcils alors qu'un mal de tête cognait à l'intérieur de son crâne.

Votre migraine va passer si vous buvez cela lieutenant. fit la jeune femme en lui tendant un verre rempli d'un liquide gazeux. Vous avez de la chance d'être encore des nôtres, vos hommes vous ont porté jusqu'ici alors que vous étiez...
Êtes-vous toujours aussi bavarde mademoiselle ? coupa Kubayashi sur un ton calme
Je pensais que vous vouliez savoir comment vous avez survécu.
L'important est que je sois pas vivant, et pas comment j'ai fais pour le rester. Dites moi plutôt comment se passe la bataille. Et depuis combien de temps suis-je inconscient ?
Vous restez dans cet état pendant cinq heures monsieur. Pour ce qui est du combat, les forces du général Killian ont engagé la flottes alliée et nous ont apporté des renforts.
Bien...excellent, fit-il en se levant.
Vous devriez restez ici le temps que votre traitement fasse effet.
Ne vous en faites pas, je me sens si bien que je pourrais prendre Washington d'assaut tout seul. Répondit-il avec humour

Il se dirigea vers la sortie de la tente et la passa. La nuit était tombée sur la région, et l'horizon n'était maintenant plus éclairée que par des explosions dans le lointain. Partout autour de lui des soldats couraient pour se préparer à une éventuelle confrontation, des nano-cœurs se déployaient, projetant une image virtuelle d'une structure; laquelle recevait des données d'installation qui lui permettait de se matérialiser sur le champ de bataille en un élément de base fonctionnel.
Le terrain était déformé par des impacts et des cratères, et des carcasses de drones étaient écrasées dans le sol à divers endroits. Des images lui revinrent en tête à la vue de ces petits appareils mécanisés.

Des drones passèrent au-dessus de son escouade...

A couvert, hurla-t-il, sacrifiant par là un peu plus de ses forces.

Les petits appareils robotisés lâchèrent leurs bombes qui chutèrent en silence. Une explosion terrible se produisit à deux pas du courageux lieutenant, vaporisant un de ces hommes et le faisant chuter.

Il sortit de ses songes alors qu'un homme de taille moyenne accouru vers lui, selon son uniforme il s'agissait sans aucun doute d'un transmission.

Mes respects mon lieutenant, fit-il en s'inclinant. Nous avons un message du commandant Killian monsieur.

Le soldat tendit une feuille à Kubayashi, lequel s'en saisit après avoir rendu son salut au subordonné.

Il semblerait que les forces alliées est subies de lourdes pertes. Les navires américains font demi-tour...c'est étrange.
Quels sont vos ordres mon lieutenant ?
Pourquoi les alliés abandonneraient-ils cette île après nous avoir autant attaqué pour essayer de la récupérer ? maugréa-t-il. Avez-vous reçu des ordres du Général Rage ?
Non mon lieutenant.
Je ne crois pas en une retraite des forces alliées soldat ! Le commandant  Killian doit faire erreur.

Il fronça à nouveau les sourcils puis ajouta, avec une lueur de détermination dans le regard.

Informez les hommes de la situation soldat et faites passer l'ordre de renforcer les défenses. Nous devons nous préparer à une offensive.
A vos ordres monsieur !

Le soldat s'éloigna, laissant seul Kubayashi avec ses pensées. Il continua de faire vagabonder son regard sur la base qui se développait à vue d'œil. Près du chantier de construction, des soldats de Killian au côtés de ses propres hommes priaient ensemble, tandis qu'un imposant King Oni surveillait de ses yeux-laser la collecte des ressources.
En voyant cela, Kubayashi esquissa un sourire, fier de voir ce magnifique guerrier d'acier à ses côtés.

Le temps passa et la base était désormais achevée. De nombreuses tours de défenses avaient été érigées et d'imposants projecteurs bleutés quadrillaient le ciel d'encre dans lequel volaient gracieusement des Jet Tengu. La terre brune de l'île avait été recouverte de virtuacier, cet alliage informatique qui servait à supporter des construction.
Dans la base, les hommes patientaient en jouant aux cartes, en s'entraînant au sabre ou en priant. L'air frais de la mer portait une odeur suave entre les structures impériales, parfumant la nuit et chatouillant les nez trop sensibles.

Kubayashi était assis sur une des terrasses du centre technique, construit selon l'esthétique des anciens temples, sirotant un verre de saké. Il n'était néanmoins pas inactif, un pressentiment lui rongeait les tripes alors qu'il surveillait du regard toute la zone visible depuis cette hauteur. Ce n'était guère difficile, les lumières de la base le rendait aussi claire qu'en plein jour.
La nuit était silencieuse, seulement percée par les éclats de rire et par le bruit des drapeaux impériaux flottant au sommet des bâtiments de verre et de virtuacier.
Ce silence dérangea le lieutenant impérial. 

Depuis quand un silence pareil règne-t-il sur un champ de bataille...se posa-t-il la question en murmurant.

Il avala une gorgée de saké et sentit un courant d'air rapide. Il regarda autour de lui et vit les drapeaux devenir fous, voletant en tout sens. Dans le ciel illuminé par les projecteurs, les nuages semblaient se rapprocher vers un centre unique. Les soldats impériaux semblaient avoir remarqué le phénomène également et couraient récupérer leurs armes. Le pas lourd d'un King Oni se fit entendre plus loin dans le camp, tandis que les Tengu se tenaient en alerte, immobiles dans le ciel.

Une sorte de bulle gigantesque se forma au centre de la base, déformant la réalité autour d'elle et en son sein. Des éclairs en jaillirent, frappant sans vraie force les structures alentour. Kubayashi écarquilla les yeux, plus surpris qu'effrayé, et compris alors la nature de ce phénomène qui n'avait rien de naturel. Aussi se mit-il à hurler:

Chronoportation ! Alerté générale.

Il eut à peine terminé sa phrase que la bulle se referma, faisant apparaître une dizaine de char de classe Gardien alliés. Ceux-ci ouvrirent le feu sur toutes les structures environnantes. Des explosions terribles se produisaient de tous côtés, le virtuacier du dojo céda sous l'assaut des blindés et une partie de la structure s'effondra dans un vacarme tonitruant, projetant décombres et poussières autour d'elle.

Kubayashi descendait les escaliers du centre en toute hâte tandis que l'alarme hurlait dans la nuit. Il poussa la porte d'un coup de pied pour déboucher dans la cour. En face de lui, posé sur le sol il pouvait voir un disque rouge et blanc; Kubayashi sourit comprend qui se trouvait dessous. Il n'eut pas tort: un Tankbuster camouflé dans un champ de distorsion virtuel jaillit du sol, pointa son arme à particules sur le char le plus proche et fit feu. Le blindé allié vit son canon tomber en morceaux puis son blindage rongé par le rayon rouge du Tankbuster.

Kubayashi traversa la cour sous les tirs de ses frères qui se défendaient contre l'assaut furieux des chars alliés. Alors qu'il allait entrer dans le quartier général une fois encore une déflagration se produisit à côté de lui. Il trébucha et tomba  à côté d'un cadavre de Tankbuster dont la tête manquait. Ne réfléchissant plus une seconde, Kubayashi s'empara de l'arme du tueur de char et se releva. Il visa le véhicule le plus proche de lui et activa le faisceau. La rayon frappa le flanc du blindé et commença à attaquer le blindage avec une facilité déconcertante, quand soudain l'arme se mit à vibrer, crachant des étincelles en tous sens. Le rayon commença à faiblir tandis que la tourelle du char se tourna et que le canon pointa sur Kubayashi. L'arme mourut dans les mains du lieutenant qui la laissa tomber à terre.

A ce moment le temps s'arrêta pour l'officier, il porta la main à son sabre et le dégaina. La haine et la détermination emplissait son regard alors qu'il commença à courir vers l'engin de mort mécanique. Alors qu'il entamait sa course, il vit qu'il n'était pas le seul à foncer vers le char. D'un pas rapide et sourd un King Oni, sorti de nulle part, chargeait. Il percuta le véhicule avec une violence inouïe, le faisant exploser sans autre forme de procès. Les flammes aveuglèrent les soldats alentour et rugirent en montant vers le ciel. Les assaillants alliés commençaient à se faire éliminer et malgré leur puissance de feu, seuls 4 chars restaient: ils étaient désormais complètement pris au piège.

Les Méchas Tengus concentrèrent leurs tirs sur un des véhicules qui explosa à son tour. Les fantassins japonais ne pouvaient plus guère faire grand chose, aussi s'étaient-ils mis à couvert, attendant que les chars alliés se fassent massacrer...ce qui ne tarda pas.
Kubayashi regarda avec fierté l'Oni se pencher en avant, arquant ses bras vers l'arrière. Les yeux du puissant robots revirent d'un bleu pur et lâchèrent leur puissance destructrice. Les deux rayons bleutés frappèrent le blindage d'un Gardien qui fut repoussé contre un autre. Les tirs de l'Oni transpercèrent les deux chars alliés qui explosèrent en un boule de feu bleue et rouge. Le souffle fit s'effondrer deux tours de défenses qui s'apprêtaient à se verrouiller sur le dernier Gardien. Les tours tombèrent au sol, manquât d'écraser trois soldats impériaux, mais ceux-ci eurent juste le temps d'éviter leur funeste destin.

Alors que l'Oni se tournait vers le dernier char, la trappe au sommet de celui-ci s'ouvrit et un soldat allié se montra.

Nous nous rendons et...

La tête du soldat éclata alors que le tir de Kubayashi le frappa entre les deux yeux. Ce dernier hurla alors:

Au nom de l'Empereur, pas de quartier pour ceux qui menace les fils du Soleil Levant !

L'Oni posa son pied droit sur le Gardien et l'écrasa comme on écrase une noix, détruisant le véhicule et tuant ses occupants sous les acclamations des soldats japonais victorieux.

Kubayashi regarda la cour de sa base...le virtuacier était percé de nombreux trous, des parties entières de certaines structures s'étaient effondrées et des cadavres de ses soldats gisaient au sol. Kubayashi s'inclina devant tant de sacrifices et souffla.

J'avais raison...il n'ont jamais eu l'intention d'abandonner cette île, murmura-t-il.

Il regarda ses soldats épuisés et d'une voix assurée et forte leur dit:

Soldats ! Vous avez combattus avec le courage et la détermination qui sont les bases de la victoire ! Mais nous ne pouvons nous reposer...Que ceux qui les peuvent aident les blessés à se rendrent à l'infirmerie. Nous allons devoir...
Pardonnez moi mon lieutenant, le coupa un soldat. Nous avons reçu une note du vaisseau amiral du commandant Killian ! Ils ont repéré des unités aériennes toutes proches de notre position, elles sont arrivées pendant le brouillage radar émis par la chronosphère.
Les alliés sont plus acharnés qu'on ne le pensait. Sont-ils loin ?
Non mon lieutenant. Mais il ne s'agit pas des alliés monsieur, se sont des Kirovs soviétiques...

Kubayashi regarda ses troupes...la nuit allait être longue.

IX

Les carcasses des Gardiens avaient été enlevées, les impacts dans le virtuacier comblés, les structures réparées, les cadavres enlevés...
Ils approchaient, il le savait. Les dirigeables soviétiques étaient maintenant hors de portée de la flotte impériale, et malgré l'amélioration des défenses Kubayashi savait que cela ne suffirait pas. Les Kirovs étaient des monstres, énormes ballons dirigeables arborant gueule de requin peinte à l'avant, il étaient équipés de rampe de bombardement lâchant d'énorme explosifs sur le sol provoquant des dégâts terribles.
Le plus irréaliste était leur résistance hors du commun, l'armature de ces ballons avait été conçue pour encaisser des quantités importantes d'attaques. En fait seule leur faible vitesse et leur manque de défense contre les ennemis aérien étaient des points faibles, Kubayashi le savait. 

L'usine d'armement impériale crachait des Méchas Tengu à la chaîne qui se transformaient immédiatement en Jet anti-aérien. La base avait été réparée dans un temps record et était prête à second assaut, mais pas de cette ampleur. Le lieutenant se dirigea vers l'usine et y pénétra.

A l'intérieur, les générateurs virtuels travaillaient sans relâche en parallèle des chaînes de montages pour créer des véhicules de l'armée impériale; des étincelles jaillissaient de toutes parts lorsque les bras mécaniques fixaient les bras des Tengu sur leurs bustes d'acier qui défilaient inlassablement sur les tapis roulants.
Kubayashi se dirigea vers l'un des hangars inclus dans l'usine. Il allait participer à la bataille depuis le ciel, combattant aux côtés de ses frères. Il avait donné ses directives à son second, lequel les transmettrait aux soldats, il n'avait ainsi pas à se préoccuper du bon fonctionnement de la base pendant le combat.

Le lourde porte d'un blanc pur s'ouvrit devant lui dans un bruit plutôt léger. Derrière elle des Méchas Tengu étaient alignés, attendant leurs pilotes.
Un soldat impérial vint saluer Kubayashi.

Mes respect mon lieutenant. Vous venez réquisitionner votre Tengu.
Absolument soldat.
Suivez-moi je vous prie.

Kubayashi emboîta le pas au soldat qui l'amena devant l'un des robots qui se tenait debout sur ses pieds d'acier, entravé par des cales. Ce dernier brillait et reflétait fièrement la lumière artificiel du hangar. Le soldat entra un code sur une borne à droite du Tengu qui fut alors libéré de ses attaches, tandis que des marches se matérialisèrent pour permettre à un pilote d'atteindre le cockpit désormais ouvert.

Voilà. fit le soldat impérial. Puisse la lumière de l'Empereur être sur vous lors de la bataille.
Merci soldat. Vous pouvez disposer.

Kubayashi regarda une fois encore le Tengu puis commença à gravir les marches translucides jusqu'à être au niveau du cockpit. Il y pénétra d'un mouvement rapide et s'assit sur le siège de cuir blanc, devant le tableau de bord. Celui-ci était semblable à celui de la SeaWing, de nombreux voyants lumineux pouvaient indiquer différentes avaries, un écran tactile permettait de définir les conditions de vol et un projecteur holographique montrait en trois dimensions ce qui se trouvait, au choix, devant, derrière ou sur le côté de l'appareil. Ces images affichaient également les ennemis et les alliés. A droite du siège se trouvait un petit boîtier de commande permettant de basculer entre les modes Méchas et Jet, et disposait également d'un manche permettant de faire feu avec les deux mitrailleuses laser du Tengu.

Kubayashi pianota sur le l'écran ce qui déclencha la fermeture de son harnais de sécurité ainsi que du masque respirateur qui vint se fixer sur sa bouche. Contrairement à beaucoup d'appareils ennemis, une combinaison anti-jets n'est pas nécessaire dans le Tengu car le harnais de sécurité endosse ce rôle en plus de permettre au pilote de s'éjecter en cas de besoin.
Le lieutenant japonais déclencha à distance l'ouverture de la porte arrière du hangar et activa les moteurs anti-gravité du Tengu qui décolla doucement quelques centimètres du sol. Le robot avança avec grâce vers la sortie et la franchit; Kubayashi referma la porte du hangar depuis le cockpit et commença à faire courir ses doigts sur le boîtier de transformation.
En une seconde le Mecha Tengu décolla à la verticale, ses boosters anti-gravité pivotèrent sur eux-même se transformant en réacteurs, ses ailes se déployèrent au moment où le corps se mit à l'horizontale et ses bras se rétractèrent dans la carlingue: le Tengu était transformé en Jet.

Kubayashi observa la base en contrebas, ses hommes travaillaient à renforcer encore les défenses, ils suivraient ses ordres jusqu'à la victoire ou la mort.
Le projecteur holographique fit apparaître une image tridimensionnelle montrant de nombreux Jet Tengus en formation de vol stationnaire qui attendaient. Le lieutenant avança vers eux et commença, dans l'intercom:

Soldats, la nuit n'est pas finie pour nous. L'envahisseur communiste comme le vous le savez à envoyer une lourde armada aérienne contre nous. Ces Kirovs se dirigent vers nous supportés, nous l'avons remarqués récemment, par des Migs. La bataille sera dure soldats, mais nous devons protéger cette île ! Nous devons combattre jusqu'à ce que l'ennemi comprenne que chaque centimètre qu'il tente de gagner lui coûtera cher !
Pour l'Empereur du Soleil Levant ! répondirent en chœur les pilotes japonais
Aller ! En formation ! ordonna fièrement Kubayashi

Les Tengus firent demi-tour et se placèrent en triangle. A l'horizon, des formes massives apparaissaient dans la lumière de la lune, menaçantes. Les réacteurs des Jets japonais émirent une puissante lumière bleue alors qu'ils partaient vers l'inévitable affrontement contre les forces soviétiques.

Le combat ne tarderait plus...

X

Pendant ce temps, près de Kobe.

Le soldat impérial tomba à genoux, et cracha sur le sol quelques gouttes de sang. La sueur qui coulait de son front lui irritait les yeux, et les menottes trop serrées lui saignaient les poignets. Il leva la tête et regarda une nouvelle fois son bourreau.

C'était un jeune lieutenant impérial, dégageant une nauséabonde arrogance. Celui s'essuya les mains puis alla chercher une chaise de bois sombre qu'il posa devant le soldat agenouillé. Il s'assit, tira une petite cigarette de sa poche qu'il alluma d'un geste rapide de son briquet. Il resta là à en savourer  le fumet puis, en plongeant son regard d'acier dans les yeux de sa victime, commença :

Bien. Es-tu mieux disposer à répondre à mes questions ?

Pour seule réponse le soldat afficha un rictus moqueur tout en soutenant le regard de l'officier.

Me tenir tête ne te mènera à rien sinon à faire durer ra douleur. Crois-tu que je vais me salir les mains encore longtemps ?

Il désigna de la tête un petit établi à droite de la pièce. Sur celui-ci se trouvaient divers outils de bricolage classiques, tournevis, pinces, fer à souder...

Tu n'as pas idée de ce que l'on peut faire avec tous ces petits outils, reprit-il avec un sourire mauvais. Maintenant dis-moi, quels étaient tes ordres de mission ? Que t'a demandé de faire cette ordure de général Rage ?
Il m'a demandé...
Oui ?
Il m'a demandé de te pisser à la raie, lança le soldat en éclatant de rire.

L'officier le fusilla du regard et d'un geste rapide écrasa sa cigarette sur l'épaule nue du soldat. Ce dernier sera les dents en contenant un cri de douleur alors que sa peau brûlait. La sueur coula de plus belle sur son visage, avant de venir humidifier le sol grisâtre de la pièce.

Il n'y a pas de honte à crier de douleur...siffla l'officier. Ce que tu fais tous les jours est bien plus honteux.
Je...je lutte pour notre pays. Voilà ce que je fais chaque jour.

L'officier se leva brusquement et fit voler la chaise d'un puissant coup de pied. Il s'approcha du pauvre soldat et le saisit pas sa veste, le forçant à se relever.

Ce que tu fais c'est obéir aux ordres d'un bâtard étranger ! Ce fumier de Rage n'est pas un officier de notre armée ! Hurla-t-il avant de laisser retomber sa victime au sol. Je ne comprends pas que l'Empereur l'ai accepté parmi nous. Pas plus que je ne comprends la présence puante de ces Dark et Kilian... Je préfère encore voir nos hommes tués au combat plutôt que de suivre ces ennemis du Japon.
Le général Rage a confiance...a confiance en notre pays. Tout comme le haut commandement a confiance en lui...tenta d'expliquer le guerrier impérial
Foutaises ! Mais ce n'est pas si grave...une fois privé de certaines troupes, Rage disparaîtra comme la neige face au soleil levant.
Comment...Cela ?

L'officier se tourna vers le soldat meurtri et reprit.

Je peux te le dire, vu que tu ne pourras pas le répéter. J'ai contacté un officier soviétique du nom de Sergeï Voltigore, et je lui ai donné les coordonnées d'une base des Combattants de l'Aube sur une île en mer de Chine. Lorsque les Russes auront écrasés ces troupes commandées par le lieutenant Kubayashi, le général Rage sera suffisamment affaibli pour que la confiance du haut commandement s'évapore.

Il éclata d'un rire gras et tapant dans ses mains. Le soldat, prostré lança d'un ton cinglant:

Et après ça vous parlerez de trahison nationale...
Je ne fais qu'utiliser un atout pour éliminer une tumeur qui gangrène notre Nation ! siffla l'officier en reprenant soudainement son sérieux.
Et vous croyez que vos actions resterons invisibles aux yeux de l'Empereur ?
Personne ne saura rien de tout cela...Bon, réponds maintenant. Quelle était ta mission ici ?

Le soldat éclata de rire et, en fixant son bourreau, commença:

Je suis venu ici afin de contacter un agent important des Combattants de l'Aube afin de lui transmettre des ordres.
Quels ordres ? En rapport à quoi ?
Rapport à...
Oui ? S'impatienta l'office
Rapport à ton cul, lança le guerrier impérial en explosant de dire.

Furieux, l'officier lui décocha un direct qui le fit tomber au sol, alors qu'une nouvelle giclée de sang lui sorti de la bouche. Le jeune bourreau se dirigea vers la table et alluma le fer à souder pour le faire chauffer.

Je pense que ça va t'aider à comprendre qu'il vaut mieux que tu parle. Lança-t-il
Vous...vous pouvez toujours vous amusez à me torturer, ça ne changera rien.
Peut-être, mais ça va me passer le temps.

La minutes passèrent, le silence de la nuit n'était rompu que par les quinte de toux du soldat impérial enfermé dans cette cabane, transformée en salle d'interrogatoire. A l'intérieur, posé sur la table, le fer à souder fumait.

Il est suffisamment chaud, lança l'officier d'un ton grinçant.

Il se dirigea vers la table et s'empara du fer après l'avoir préalablement débranché. Il se tourna vers son prisonnier.

Tu tremble. Surement à cause du froid. Ne t'inquiète pas traître, ce petit appareil va te réchauffer.

Il s'approcha du guerrier impérial, et commença à faire tourner le fer autour du visage de ce dernier sans le toucher. Un sourire sadique illuminait son faciès de jeune homme prétentieux.

Soudain il s'arrêta et fronça les sourcils. Une lumière rouge intense venait de le frapper à l'œil gauche. Il tourna la tête vers la fenêtre et plissa les yeux, lesquels étaient maintenant emplis d'angoisse...

A travers la lunette de son arme, Sarah vit éclater la tête du jeune officier en même temps que la fenêtre. Le corps s'écrasa sur le plancher de la pièce sous les rires nerveux du soldat impérial. Celui lança joyeusement:

Je t'avais dis que c'était rapport à toi...

La porte s'ouvrit en fracas et deux gardes impériaux, sous les ordres de l'officier qui venait d'être abattu, firent irruption alertés par le bruit de verre brisé.
Sarah visa avec dextérité le premier d'entre eux et le tua d'une balle en pleine poitrine. Elle pointa instantanément le canon de son arme vers le second soldat, auquel elle brûla la cervelle sans que celui-ci n'eut le temps de réagir.

Elle scanna les alentours grâce à son système thermique puis, voyant que seul restait le soldat prisonnier, se dirigea vers la cabane. Elle y entra en dégageant le passage des encombrants cadavres. Elle se tourna vers le prisonnier épuisé et meurtri et l'aida à se relever.

Juste à temps, chuchota-t-il entre deux toussotements
Je n'aurais pas pu faire plus vite, lança Sarah d'une voix claire. Sache que parmi les ordres que tu m'as apporté j'avais celui de te secourir si tu venais à être capturé. Je vais te ramener à Tokyo, le soleil devrait bientôt se lever et le général Rage souhaite te parler dans les plus brefs délais.

Ils sortirent de la cabane, le soldat prenant appui sur Sarah. Il regarda la jeune femme rousse.

Agent Morison, l'Empire...l'Empire a...
Oui, qu'y a-t-il ?
L'Empire a été trahi...