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Chapitres 1 à 5

I

Pendant des années il avait combattu...Lui, jeune homme simple d'origine Française. Sa famille était partie des années avant sa naissance pour rejoindre la terre de Russie, qui promettait à l'époque une vie meilleure et une liberté pour les démunis.

Aussi loin que remontent ses souvenirs, la Russie avait offert la prospérité. Le pays s'armant donnait du travail, offrait à son peuple des logements et sans cesse le remerciait.
Lorsqu'il eu l'âge, il parti faire son service comme tous les jeunes gens, hommes et femmes confondus. Il avait vécu dans cette caserne, riant à gorge déployée les soirs où il n'y avait pas de manœuvres, en écoutant les histoires de ses camarades au coin du feu, près des tentes.

Il se rappelle encore les visage joyeux mais fatigués, la saveur des verres d'alcool, la plaisir des filles de joie, le goût des cigares qu'il s'offrait pendant ses permissions.

Puis vint la guerre.

Alors que son service ne fut pas terminé, il fut envoyé au front, pour avancer contre un ennemi qualifié que d'un mot: «impérialiste». Il se rappela le bruit des balles, fusant au-dessus de sa tête, les cris de douleurs, la joie lorsqu'un porc impérialiste tombait sous ses coups. Il se rappela ses compagnons de guerre Martin, Volti, Gama, Sarah...

Les années passèrent, les conflits continuèrent. Lui et ses compagnons avaient gagné du galon, il commandait sa propre unité, et s'était lié avec Sarah. Il se rappela que c'est àa se moment que le doute progressa. Le grade donnait accès à certains secrets de l'armée, de la vie politique. Les peuples «libérés» par l'Union ne semblaient guère plus heureux, les tentatives de révoltes ne duraient jamais...Pourquoi ? La réponse lui fut donnée lorsqu'il reçu l'ordre d'écraser des rebelles Russes...

Sa foi en la Mère Patrie avait faibli mais elle était là. Après ce carnage, il discuta de ses ressentiments avec sa chère femme, laquelle partageait ses doutes.

Le conflit contre l'ennemi impérialiste ne semblait plus justifié, pourquoi chasser un régime tel que celui-ci pour en imposer un autre encore pire. Certes le système des Alliés étaient basé sur un gouvernement supportés par l'élite...mais il n'y avait pas de tueries, les civils ne mourraient pas sous les balles de leurs propres soldats...

Que fais-tu ?

La voix de Sarah le fit sortir de ses songes. Devant lui s'étendait, à travers la baie vitrée, les rues ensoleillées de Tokyo. L'horizon était découpé par les hautes tours de la ville japonaise au sommet desquelles flottait le drapeau du Soleil Levant. Lex se retourna vers son épouse; allongée dans le lit de bois clair, recouvert de draps d'un blanc immaculé, celle-ci le regardait. Ses yeux encore engourdis par le sommeil le fixait dans un air tendre. Ses cheveux roux plaqués, collés par la sueur qui lui faisait briller le front descendaient sur son visage blanc aux traits délicats.

Bonjour trésor...je pensais c'est tout. Répondit Lex en souriant
Et à quoi peux-tu penser si tôt le matin ? Demanda-t-elle avec un sourire provocateur
A ce que l'on a vécu avant aujourd'hui. A notre ancien combat, à tous ces mensonges...
Pfft...veux-tu bien te reposer un peu ? Siffla-t-elle entre deux bâillements.

Elle passa sa main dans cheveux pour les décoller de son front et se leva. Le drap glissa le long de son corps et elle apparu nue, telle une Aphrodite rousse. Elle s'approcha, doucement et embrassa tendrement son homme.
Tu es superbe ce matin, dit-il, dommage que ces cernes te fassent des yeux de boxeur.
Imbécile ! Lança-t-elle en lui mordant le nez.

Ils éclatèrent de rire et se regardèrent dans les yeux de longs instants. Elle fut la première a tourner la tête vers la baie vitrée. Le soleil se levait, lentement, baignant les rue d'une douce lumière rouge-orangé.

Regarde Lex. As-tu jamais vu pareille beauté ? On a du mal à croire que ce pays sera bientôt en guerre...
Oui tu as raison. Il nous faudra du courage, bien plus qu'avant...nos anciens frères seront contre nous dès que nous arborerons le soleil...
Regrette-tu ?
En aucune façon. A ton avis, comment se vit la nouvelle en Russie ?
Mal, nos têtes sont surement mises à prix. J'ai entendu dire que Dark et Killian avaient quitté la Russie eux aussi.
J'ai eus vent de cela aussi...Mais je ne sais pas quel sont les motifs.
On devrait peut-être les contacter ?
Je n'ai pas confiance pour le moment...

Sarah retourna dans la chambre et fit le lit. Elle se dirigea ensuite vers le porte-manteau et enfila une robe de chambre de satin blanc. De la calligraphie courait sur les manches amples du vêtement qui semblait flotter dans l'atmosphère douce de la pièce. Celle-ci était composé simplement. Des murs de papiers blanc étaient ornés de frises représentant des branches de cerisiers en fleurs. En face du lit se trouvait une table basse aux bords arrondis sur laquelle était posé une sculpture aux formes telles qu'elle semblait défier la gravité. Au plafond le lustre de verre coupa sa lumière avec l'arrivée des rayons de l'astre dans la pièce.

Regarde ! Lança Lex
Qui y a-t-il ?
Des Sea Wings...Tu as vu comme elles volent ?
Chéri...c'est avec cet appareil que nous somme arrivé au Japon.
Je sais bien mais je n'en avais pas vu à l'œuvre en vol extérieurement.
Tu es comme un enfant devant un nouveau jouet mon Lexou, moi qui pensais que la guerre contre les Alliés aurait durci ton cœur, dit-elle en repartant vers le lit.
...

Elle mis une cafetière en route et alluma un écran transparent accroché au mur puis en coupa le son. Des images de troupes japonaises paradant défilaient sur l'écran. Sarah laissa tomber la robe de chambre à terre.

Chéri... ? Le café ne sera près que dans une vingtaine de minutes...
Mais tu veux consommer quand même ? Répondit Lex en se tournant vers son aimée, un sourire malicieux sur les lèvres

Il s'approcha et se fit une réflexion:

Mis tu te rends compte, aujourd'hui sonne la fin de 30 ans de vie en Russie...

Sarah se jeta à son cou, lui mordit l'oreille et murmura:

Non mon trésor...aujourd'hui sonne le début d'un nouveau départ.

Lex restait assis, regarda les images qui jouaient sur l'écran de verre. Les journalistes, bien qu'il ne les comprenait pas, semblaient parler de la gloire du Japon.

Dans la pièce à côté la douche s'arrêta. Quelques minutes après, Sarah arriva dans la chambre uniquement vêtue d'une serviette sur la tête.
Après un baiser furtif, elle alla chercher ses vêtements pliés et posés dans le grand tiroir, sous le lit. Elle en retira un pantalon de coton noir dont la seule fantaisie était un liseret blanc au bas des jambes, un haut bleu clair à manche courte qui semblait trop grand. Elle enfila hâtivement le tout, ainsi qu'une paire de chaussette somme toutes classiques.
Elle se dirigea vers le couloir d'entrée et y enfila une paire de chaussures simples semblables à de vieilles baskets mais à lacets auto-attachants. Elle termina en enfilant une paire de brassard blancs, sur lesquels trônait majestueusement le soleil.

Elle revint à la chambre. La télévision continuait de parler, Lex était parti dans la salle de bain en conclut-elle lorsque l'eau de la douche se fit à nouveau entendre. Elle éteignit la télé, alors qu'un journaliste interviewait une jeune lycéenne aux couettes folles.

Elle approcha pour la seconde fois de la grande baie vitrée, les mains dans le poche. Elle sentie un morceau de papier-carton au fond de celle de droite. Elle le retira et posa son regard dessus.

C'était une photo, une photo d'elle et de ses camarades posant l'épave d'un char allié, une photo de son ancienne. En regardant ce cliché, une larme de joie se détacha de son œil droit, dont le vert profond se brouillait, et roula le long de sa joue en la chatouillant. La vision de cette image lui rappela à quel enfer elle avait enfin réussi à échapper, et à son tour elle s'abandonna à ses souvenirs...


Une explosion terrible l'a fit voler deux ou trois mètres plus loin. Lorsqu'elle réussi à ouvrir les yeux  le monde était devenu silencieux tandis que  les images de la réalité devant elle n'étaient plus très nettes... Elle tenta de se relever, perturbée par le choc de la déflagration, mais rien n'y fit, elle n'avait plus aucun équilibre et quelque chose lui bloquait ses jambes. Il s'agissait du cadavre de Sacha, un vieux camarade qui voulait s'engager dans l'armée pour éviter la pénibilité du travail de fermier. Le corps de son ami était éclaté au niveau de la taille, suite à l'explosion.

Sarah restait là, prostrée regardant le visage couvert de boue et de sang de son vieux partenaire, quand tout d'un coup le vacarme de la guerre revint. La jeune femme agita la tête pour dégager ses cheveux et retrouver pleinement ses esprits. Elle se saisit du cadavre puis le repoussa, tout en dégageant ses pieds des quelques viscères qui s'étaient répandues.

Confiante, elle chercha des yeux une arme qu'elle aurait pu utiliser. Ses yeux verts tombèrent sur un fusil à lunette, lequel se retrouva vite entre ses mains. Elle se releva doucement dans la tranchée, tandis que de tout côté des hurlements et des tirs se faisaient entendre.
Elle épaula l'arme à feu et posa le canon sur le sol, juste en dessous des barbelés et observa.

Les chars alliés s'étaient arrêter et tiraient autant que leur permettaient leurs canons. Sarah cru devenir folle lorsqu'elle vit un arbre se transformer en char et se mettre à tirer, brûlant trois soldats d'un seul coup. L'équipage n'eut surement pas le temps de fêter son odieuse victoire, qu'un puissant éclair électrique vint frapper le blindé, électrocutant les hommes à son bord.

Alors qu'elle alignait une cible, un violent coup de tonnerre se fit entendre. Elle leva les yeux en même temps que ces camarades. Une nouvelle explosion la secoua et la fit chuter. Elle s'effondra sur le sol, les yeux rivés sur le ciel qui se couvrait de nuages noirs, zébrés d'énergie électrique.
Elle se senti soulevée, en tournant la tête elle vit deux hommes la tenir par les épaules. Ils quittèrent la tranchée pour rejoindre leur camp. C'était suicidaire, ils couraient comme des fous, dos aux forces alliées mais qui contre toute attente ne tiraient plus. Le ciel, toujours plus chargé, commença à vomir des éclairs terribles qui vinrent frapper le champ de bataille, foudroyant les hommes, explosant les blindés.

Les Bobines Tesla de la base tiraient sans relâche sur les ennemis encore à portée de tir, une explosion dantesque fit trembler tout le terrain lorsqu'un Kirov s'écrasa, foudroyé par la tempête créée par les Alliés...

Ma puce ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Sarah rangea la photo dans sa poche et essuya ses joues d'un revers de la main.

Moi aussi je pensais, répondit-elle non sans une pointe d'humour. Je pensais au fait que je suis la personne la plus heureuse sur cette Terre... J'ai échappé à la mort plus de fois qu'il n'est possible de le faire et je suis avec toi.
Allons, répondit Lex sur un ton doux en déposant un baiser sur la joue de sa femme, regarde moi... On va descendre en ville, se trouver un coin tranquille et se prendre un verre qu'est que tu en dis ?
Mais il faudra aussi qu'on retourne sur la...
On ira, coupa Lex, mais la Sea Wing peut attendre. Profitons d'abord de ces moments de paix que nous n'avons pas connu depuis longtemps et que nous ne vivrons plus longtemps...
Tu as raison, mais chéri avant de descendre il y a quelque chose à faire de très important.
Et quoi donc ?
Tu pourrais peut-être mettre ton pantalon... ?

II

L'ascenseur de verre descendait lentement le long de l'immense tour. Les vitres de étaient en fait par endroits des écrans tactiles qui se fondaient dans un le tout, ils étaient ici afin de permettre aux passagers de s'occuper le temps de la descente. En contrebas, on pouvait voir la rue grouillante de monde. Les routes étaient lisses et transparentes, des flèches couleur or apparaissaient par intermittence pour indiquer le sens de circulation.

Au fur et à mesure que la cabine descendait plus de détails étaient visible. De chaque côté de la chaussée étaient visibles des panneaux virtuels dont le cadre-projecteur était fixé au sol par de longues tiges de métal brillant. Ces panneaux affichaient toutes sortes de choses, des publicités pour des boissons, des informations, la météo... En dessous de certains d'entre eux s'en trouvaient d'autres plus petits qui eux indiquait les règles de conduite.

Sur la route divers véhicules circulaient. Les voitures des particuliers étaient toutes les mêmes depuis que la guerre des concessionnaires dont seul Toyota s'est sorti. Ces véhicules étaient pour la plupart blancs avec le soleil de peint sur le toit , ils se déplaçaient sur 3 roues dans un bruit minime grâce à leurs puissants moteurs électriques. A côté de ces véhicules, d'autres plus gros voyageaient également, il devait sans doute s'agir d'un équivalent des poids lourds. Ces engins d'aspect simple, voire basique, étaient aussi longs que larges et donnaient l'impression de gros cubes se mouvant sur 6 roues. De temps à autre on pouvait voir des véhicules plus précis, tel qu'un nettoyeur ou une voiture de maintien de l'ordre.

Dans la cabine, si on préférait lever la tête que regarder ses pieds, on pouvait voir les immenses tours qui composaient principalement la ville. Toutes étaient faites de verre et d'acier, elles défiaient l'horizon dans une noblesse rare et certaines, principalement bureaucratiques, avaient reçues l'honneur de porter un gigantesque drapeau du Soleil Levant sur leur façade.
A leurs pieds se trouvaient les commerces, qu'il s'agisse de grandes galeries marchandes ou de petites boutiques de proximités. On pouvaient y voir des bars où, sur les terrasses les habitants, se détendent, racontant leur vie et les derniers potins en attendant l'arrivée de leur consommation, amenée dans la plupart des cas par un robot-serveur.
A travers la rue se trouvaient aussi des grandes banderoles attachées de part et d'autre de la chaussée. A elles étaient accrochés divers drapeaux représentant le soleil, ou des textes calligraphiés voir parfois de lampions sphériques aux couleurs chatoyantes tranchants beaucoup avec le le blanc présent dans les rues.

Les doigts de Sarah couraient sur l'écran tactile de l'ascenseur. Un service de traduction était offert sur demande, et ce dans n'importe quelle langue parlée. La jeune femme sélectionna l'onglet des nouvelles et informations. Des images d'un gigantesque humanoïde mécanisé apparurent.

Regarde ça chéri !
Qu'y a-t-il ?

Sarah sélectionna une fenêtre pour obtenir plus d'information. Une voix parla alors à l'intérieur de la cabine dans un Français parfait:

Aujourd'hui et pour la première fois les industries Toyo-Fuji présenteront leur nouvelle création. Ce que vous voyez ici est la machine du futur, cette machine qui permettra à notre glorieuse nation de venir à bout des menaces qui tentent de troubler l'harmonie de nos terres. Cet après-midi à partir de 14h, venez nombreux au terrain Fuji pour voir en avant-première la démonstration du Roi Oni. Des stands seront à votre disposition pour vous offrir boissons et en-cas. N'oubliez pas...
Tu as vu cette machine, lança joyeusement Sarah, en couvrant le son de la voix informative, on devrait aller la voir !
Tiens et toi qui voulais qu'on retourne au Sea Wing pour nous entraîner encore...répondit Lex avec un air amusé
Aujourd'hui Toyota fête aussi...continua la voix
Oh assez ! Siffla Sarah en coupant l'écran. Je sais que j'ai parlé de nous entraîner mais on peut toujours aller voir ce Roi Oni avant de partir en mer.
Je suis d'accord, ça sera intéressant de voir quelle est cette invention.

L'ascenseur arriva au sol et la baie vitrée disparu en crépitant. Lex et Sarah sortirent tandis que des Japonais entraient dans la cabine. Devant le jeune couple s'étendait l'avenue principale de ce quartier de Tokyo. Ils se regardèrent et Lex prit la parole:

Bien, allons au «Douce France» prendre un verre et partons ensuite pour le terrain Fuji, ça te convient ?
Évidemment que ça me convient, allons-y !

Lex appela un taxi aérien grâce à la borne de transport situé à gauche de la porte d'entrée de leur immeuble. Une excellente journée s'annonçait.

III

Le taxi planait au-dessus de la rue bondée, effleurant de sa coque ronde et blanche les branches feuillues des arbres  plantés le long des allées. Les yeux clos, Sarah écoutait l'air de musique classique qui se diffusait dans le compartiment tandis que Lex téléchargeait le plan de la ville grâce à moniteur de navigation du taxi.

Le véhicule amorça une descente douce en cercle avant de se poser devant un bar-restaurant. Lex inséra sa carte de paiement et le prix de locomotion lui fuit débiter; une fois l'opération effectuée, les portes du taxi s'ouvrirent latéralement alors que deux petites rampes se déployaient de chaque côté. Le couple sorti à l'air libre pendant que le taxi repartait vers une autre course. Devant eux se trouvait la terrasse du bar «Douce France», qui était l'un des rares établissements à être vraiment Français. Il était meublé sans réelle coquetterie, les tables de verre et d'acier étaient recouvertes de nappes en papier représentant à la fois le drapeau tricolore et le drapeau du Soleil Levant. Les chaises également en acier brillant étaient ornées d'un coussin d'eau épousant les formes et assurant un confort rare pour une chaise d'extérieur. Sur les vitres du bar étaient peints les menus, certains offraient des spécialités françaises tandis que d'autres étaient composés de cuisine japonaise.

Lex et Sarah s'assirent à la terrasse attendant un serveur, lequel ne tarda pas. C'était un homme aussi grand que mince. Il portait un pantalon bleu et une chemise blanche, arborait une paire de lunettes rondes posé sur un nez aquilin, lequel surplombait une moustache taillée au centimètre. Ces cheveux en bataille juraient avec l'élégance qu'il affichait.

Bonjour à vous, fit-il ,souriant, dans un léger hochement de tête. Que désirez vous ?
Je prendrais un cognac, répondit Sarah en rendant son sourire au serveur
Deux, s'il vous plait.
Je vous apporte ça dès que possible.

Le serveur s'éloigna d'un pas rapide et assuré.

Un cognac ? Ca ne me serait pas venu à l'esprit. Commença Lex
On est quand même pas venu ici pour pendre une vodka ? plaisanta sa moitié.
.
Sarah se fit craquer le cou en s'étirant puis jeta un coup d'œil rapide vers le bar. Là, le serveur semblait courir dans tous les sens. Il sorti enfin tendant dans sa main droite un plateau contenant deux petits verres.

Voilà deux cognacs.
Attendez, je vais vous régler tout de suite, lança Sarah en tendant sa carte.
Très bien.

Le serveur introduisit la carte dans la machine qu'il tendit à la jeune femme. Cette dernière entra le code à 5 chiffres et le paiement fut fait.

Merci madame.

Sur ces mots le serveur retourna à ses occupations, toujours de son pas pressé et souple. 
Savourant leurs verres, Lex et Sarah se lancèrent dans une discussion, inspiré par la douceur du climat et par le fumet qui s'échappait de la cuisine du bar.

Je me demande ce que c'est ce «Roi Oni» exactement, commença Lex. A ton avis ?
D'après la description qu'on a eu ce serait une de machine de guerre. Maintenant à quoi il ressemble exactement sinon à un robot et quelle est sa fonction je ne sais pas, continua Sarah avant d'avaler une goutte de cognac.
Peut-être que...

Lex fut coupé dans sa phrase par le vacarme qui arrivait vers eux. Sarah se retourna sur sa chaise. Une parade remontait la rue à grand renfort d'étendards représentant le soleil et dont l'extrémité était une fine pointe d'or, de musique traditionnelle jouée par un groupe en costume d'époque et d'effet pyrotechniques aux couleurs variées.

Lex et Sarah se levèrent pour mieux observer le défilé qui allait bientôt passer à leur hauteur. Au milieu de la cohorte se trouvait une plate forme recouverte d'une sorte de drap de soie doré où dorment des pétales de fleurs. Sur cette plate-forme une jeune fille se tenait droite les bras croisés, elle semblait flotter à quelques centimètres du socle qui aurait dû la soutenir. Elle était vêtue de l'uniforme classique des lycéenne japonaises, arborant fièrement une paire de couettes provocantes. Au dessus d'elle flottait sans aucun support une banderole où un texte signifiant « Celle qui vaincra» était marqué.

A son passage, tous les habitants s'inclinaient respectueusement. Lex et Sarah se regardèrent et sans dire un mot s'inclinèrent également au passage du défilé. A ce moment Sarah senti une présence, qui s'en alla au moment même où la jeune fille n'était plus à côté d'elle.

La parade continua en suivant l'avenue, de façon toujours aussi colorée, inspirant le respect autour d'elle. Même au loin on pouvait voir la lumière bleue qui brillait sous les pieds en lévitation de la jeune fille.
Lex et Sarah se rassirent l'air dubitatif.

D'après le plan ils vont droit vers le terrain Fuji. Je pense que ça à voir avec «Roi Oni»
J'ai déjà vu cette fille, à la télé chez nous...commenta Sarah. Tu as senti quand elle est passée ?
Tu parle de cette impression d'avoir quelqu'un qui te regarde c'est ça ?
Oui...donc tu l'as ressenti.

Ils finirent leurs verres sans mot dire. Lex regarda sa montre
Il est midi. On a le temps de manger un morceau avant de prendre le taxi pour Fuji. On devrait penser à s'acheter une voiture, plaisanta Lex. Euh...chérie
Hein ? Fit Sarah pensive, excuses moi je pensais à cette fille, je me demande qui elle est...

IV

Le métro aérien fonçait à vive allure sur son monorail magnétique. A l'intérieur se trouvait des écrans diffusant des programmes pour enfants, des spectacles, des concerts. A chaque écran son programme et sa borne d'écoute. Les passagers pouvaient porter des casques reliés directement aux écrans et, en changeant la fréquence, ils pouvaient capter les différents divertissement proposés ce qui permettait de passer le temps entre chaque station, lesquelles étaient annoncées à la fois par haut-parleurs et dans les casques. Le tram était semblable aux trains du 20eme siècle, long et profilés pour la vitesse. Ils étaient mis en service par la société annexe Toyota-Tram.

Lex et Sarah était à bord d'un de ces tram, se rendant comme beaucoup de passagers au terrain Fuji pour la démonstration du mystérieux «Roi Oni».

On ne devrait plus tarder à arriver, chuchota Lex
Je suis impatiente de voir ce fameux Oni, la démonstration semble agiter tout le monde.

La voix dans le haut parleur annonça une station appelée «Fuji». Le tram s'arrêta, une passerelle virtuelle se déplia jusqu'au quai puis se matérialisa. Sarah passa devant suivi de Lex, ils suivirent la foule ainsi que les panneaux qui indiquait en 3 langues la direction du terrain Fuji.

Qu'est-ce qu'il y a comme monde, j'espère qu'on trouvera une place assise bien placée, s'inquiéta Sarah
Tu en demande beaucoup chérie, lui répondit Lex avec un sourire.
Bah il y a quelques temps on ne pensait même pas qu'on s'échapperait de Russie et maintenant on va combattre pour le Japon.
Tu n'as pas tort et...oh regarde !

Devant eux se dressait un immense stade couvert de banderoles et de drapeaux. Dans le ciel, des Sky Wings volaient au ralenti, tirant des oriflammes tandis que des Rocket Angels virevoltaient en lâchant des bombes de confettis qui éclataient à mi-chemin dans leurs chutes. Les drapeaux virtuels changeaient sans cesse d'affichage, passant du Soleil Levant à l'Empereur puis au visage de la jeune fille aux couettes.

Sarah et Lex entrèrent dans le stade et se firent placer dans les gradins après s'être vu remis deux paires d'écouteurs. Ces derniers étaient composés d'une multitudes de petites soucoupes blanches allant de 2 à 5 places assises.
Une patrouille de Sky Wings passa au-dessus du stade laissant derrière elles des trainées de fumée rouge et or. Une fois celles-ci dissipées, un écran géant arriva au centre du stade, en apesanteur. Il diffusa alors un message du président de la société Toyo-Fuji traduit instantanément dans les écouteurs:

Chers amis ! Soyez aujourd'hui les bienvenus au terrain Fuji ! Je suis heureux de vous voir si nombreux rassemblés pour la présentation de ce qui sera la machine de guerre du futur ! Mais ce n'est pas à moi que revient le privilège d'animer cet événement...

Les soucoupes du stades décollèrent avec leurs occupants, et se rassemblèrent en cercles, à la manière d'une cible sur différents étages, au centre du stade. Le président Fuji continua alors son discours:

Je ne suis en effet que le créateur du Roi Oni, mais je ne suis pas celui qui sera au front dans les mois à venir ! Je laisse donc ma place à celle qui le mérite, celle dont le nom de code est Omega ! Je vous demande d'accueillir Yuriko !

Sur ces mots un tonnerre d'applaudissements retentit dans tout le stade. Mais rien de singulier ne se passa.
Tout d'un coup une cinquantaine de Tankbusters jaillirent du sol du stade. Il marchèrent sous les applaudissements vers chaque extrémités du terrain puis se tournèrent vers son centre. Ils ouvrirent le feu tous ensemble sur un seul point. Vu d'en haut on voyait, de par leurs chapeaux, des petits soleils émettant un rayon rouge. La chaleur au point de convergence des rayons fit virer le sol au rouge quand soudain une explosion s'y produisit. Les Tankbusters cessèrent de tirer et une sorte de comète parti vers le ciel. Elle stoppa au centre du cercle de soucoupes et lorsque les flammes disparurent la jeune filles aux couettes apparue dans un déluge de cris de joie et d'applaudissements.

Sarah et Lex, tout en applaudissant, se regardèrent ébahis. Yuriko se tenait en l'air par la seule force de sa volonté. Elle plaça ses bras en croix, paumes vers le haut; elle bascula sa tête en arrière en fermant les yeux puis remonta les bras d'un coup, joignant les mains. A cet instant des milliers de fusées d'artifices décollèrent. Yuriko ramena sa tête en avant et ouvrit les yeux, ce qui fit exploser toutes les fusées. Les déflagrations dessinèrent le Soleil Levant et ses rayons, lesquels semblaient partir de la tête de la jeune fille.

Elle resta quelques secondes silencieuse et immobile, se nourrissant des applaudissements de la foule puis elle s'adressa à eux. Ses murmures résonnèrent dans tout le stade:

Chers amis, je vous vois nombreux ici mais je vous ressens encore plus par delà ce stade...Comme vous le savez, je me nomme Yuriko, ajouta-t-elle en tournant rapidement sur elle-même pour faire tourner ses couettes, je l'une des filles du Soleil , je partirais prochainement afin de répandre la lumière de notre Empire  à travers le monde. Mais je n'irais pas seule...

Elle braque ses yeux vers Lex et lui chuchota dans la tête: «je sais que vous viendrez avec moi, je sais que vous croyez en notre combat...». Le jeune homme secoua la tête sous le regard intrigué de Sarah. Yuriko continua son discours.

Non je n'irais pas seule. Et je serais notamment accompagnée par une machine qui est présentée ce soir: le Roi ONI !

Sur ces mots une ouverture se découpa dans le sol du stade. Les soucoupes furent écartées vers les bords du terrain tandis que des écrans géants s'installèrent un peu partout. De l'ouverture un énorme bras mécanique arborant le Soleil Levant jaillit et s'agrippa au rebord. Un gigantesque robot se hissa hors du trou et se redressa: il avait une stature majestueuse et sa tête était ornée d'un heaume de samouraï. Il se présenta à la foule en délire en tournant sur lui même, levant les bras, mimant des mouvements de finesse ce qui provoqua l'hilarité générale.

Sarah et Lex restèrent bouche-bée devant cette imposante découverte et tandis que que le Roi Oni simulait des échauffements, Yuriko ( qui s'était inutilement équipée d'un micro ) reprit la parole:

Mes amis voici la gloire du Japon ! Je vais maintenant avoir le privilège de vous le présenter en action ! Voyez ce char qui tourne autour du Roi...

Alors que Yuriko finissait sa phrase, le Roi Oni pencha sa tête en avant, il suivait le char des yeux. Soudain deux faisceaux partirent de sa tête et virent frapper le drone-char qui explosa en une boule de feu bleutée. Le roi Oni se retourna brusquement, verrouilla un autre char et le pulvérisa. La foule ne pouvait contenir sa joie, même Lex et Sarah s'étaient levés pour applaudir la performance.

Mais ce n'est pas tout ! Lança calmement Yuriko.

En entendant cela le Roi Oni se plaça face aux chars alignés. Il se cambra en avant, positionnant son bras droit à la manière d'un footballeur américain et chargea. La masse lancée du Roi Oni fit trembler le sol, puis il percuta dans sa course chaque char, qui explosait au fur et à mesure. Lorsque les six blindés furent anéantis par la puissance du Roi , celui-ci leva la tête vers la foule en délire et fit l e «V» de la victoire avec ses énormes doigts mécaniques, ce qui déclencha un nouveau tonnerre de rires.

Et oui mes amis, le Roi Oni est fort. Mais il n'est pas grand chose...reprit Yuriko. Il n'est pas grand chose face à la force de l'esprit. Je vais vous montrer...faites entrer le prisonnier !

Un soldat arborant l'uniforme soviétique fut amené de force dans le stade. Yuriko ferma les yeux, et le soldat russe commença à léviter. Il s'envola pour se retrouver face à la jeune japonaise.

Maintenant voyez la puissance de l'esprit ! Hurla-t-elle, contrairement à son habitude.

Ses yeux devinrent blancs et brillants, ses couettes s'affolèrent en voletant en tout sens tandis que ses mains se crispèrent. Le pauvre soldat russe se débattait dans les airs quand soudain sa nuque craqua. Il tomba raide mort sur le sol du stade alors que les chars restant s'envolèrent et formèrent un cercle autour de Yuriko qui semblait plus en transe que jamais.
Lex, Sarah et toutes les personnes présentent regardèrent se tordre les canons des blindés et virent le blindage s'écraser sur lui-même. Les munitions finirent par exploser, provoquant la destruction des chars dont les carcasses retombèrent au sol.

Yuriko reprit calmement son souffle alors que ses yeux redevinrent normaux. La foule ne disait mot.

Voyez mes amis. Voyez le destin qui attend les ennemis de l'Empereur. Voyez la puissance du Soleil rayonner sur l'archipel du Japon ! Dès aujourd'hui la victoire est en marche ! Aucune balle ne fera plus de mal que la puissance de l'esprit.

Elle écarta une nouvelle fois les bras et lança dans un murmure que tout le monde entendit...

Admirez une fois encore le Soleil Levant...

D'intenses rayons partirent de Yuriko alors qu'elle se tourna une nouvelle fois vers Lex...

Gardez confiance...

V

Le taxi blanc libéra ses passagers à l'entrée de l'aéroport militaire de Tokyo puis reparti dans le ciel avec l'élégance habituelle des véhicules japonais. Lex et Sarah restèrent là un instant à regarder une fois de plus les bâtisses militaires, qui seraient probablement leur demeure pendant les longs mois qui approchaient. Il n'y avait pas grand chose à dire de cet aéroport, les structures étaient simples et fonctionelles, et comme toujours le drapeau du soleil flottait au gré de la brise maritime.
Le couple s'approcha du portique virtuel d'entrée où 4 gardes impériaux,  surveillaient les allées-et-venues. En voyant arriver Lex et Sarah ils se mirent au garde-à-vous.

Mes respects mon général firent les hommes d'une voix.
Bonjour soldats répondit Lex en effectuant le salut militaire qui s'imposait. L'agent Morrison et moi sommes ici pour les Sea Wings.
Mes respects madame, fit le soldat le plus proche puis il se tourna vers Lex. Pardon mon général,  vous participez aux essais ?
Oui soldat, je suis fasciné par ces vaisseaux. Maintenant déconnectez la porte.
Tout de suite monsieur.

Le jeune soldat inséra une carte dans un lecteur puis entra un code. Le barrage virtuel crépita avant de disparaître. Lex et Sarah passèrent le portique et le champ se réactiva derrière eux. L'immense aéroport s'étendait devant eux avec ses hangars d'acier, sa gigantesque tour de contrôle et son armurerie. La tour, semblable à une flûte de champagne était l'une des fiertés de Tokyo de par sa hauteur et son esthétique incomparable.

Bon, direction les vestiaires et en tenue. Je vais dire au pilote du transport qu'on commence le test dans 20 minutes, expliqua Lex. On se retrouve devant l'armurerie dans 10.
Très bien chéri. Acquiesça la jeune femme

Il partirent chacun de leur côté, pénétrant dans leurs vestiaires respectifs. Les deux étaient identiques, seules les icônes représentant un homme ou une femme les différenciaient. L'intérieur des vestiaires était d'une banalité totale, des casiers en fer étaient alignés avec, sur leur façade, le nom de leur propriétaire. Sarah enleva ses vêtement civiles qu'elle plia soigneusement avant de les ranger sur l'étagère en fer à l'intérieur du casier. Elle retira de ce dernier son uniforme de pilote Sea Wing. Il s'agissait d'un treillis bleu clair et blanc, d'une paire de chaussures militaires calquées sur les Rangers mais aux lacets couleur or et d'un bandana rouge qui se portait soit au cou soit autour de la tête. Sarah le portait pour sa part au cou. Après s'être vêtue et avoir plaqué ses cheveux roux elle sorti du vestiaire et se dirigea vers l'armurerie. Elle vit Lex à l'intérieur, discutant avec le pilote du transport. C'était un homme de petite taille, chauve, portant le bouc. Il était vêtu d'un uniforme d'aviateur classique: treillis noir avec liserets rouges. Il portait sous le bras le casque réglementaire blanc avec le soleil de représenté sur l'arrière. Le petit homme sorti en courant de l'armurerie et couru vers l'énorme transport SW qui stationnait sur la piste. A son tour Lex sorti, et s'adossant au mur alluma un de ses énormes cigares. Il arborait fièrement l'uniforme des officiers impériaux: costume deux pièces d'un bleu sombre pur, une paire de chaussures noires cirées, une casquette à visière droite noire brodée d'un écusson représentant le soleil. De sa poche on pouvait voir une paire de gants en cuir qui dépassaient. Certains généraux mettent également une épaulettes sur le côté droit, mais Lex avait jugé cela trop encombrant et y avait renoncé. Sarah arriva à son niveau et le salua:

Mon général.
Soldat Morrison, répondit-il solennellement. Êtes-vous prête ?
Oui monsieur.
Bien, fit-il en prenant une bouffée, allons-y.

Ils partirent ensemble vers le transport de Sea Wing. Cet engin aux proportions comparables aux Kirovs soviétique à la tête d'une fourche: la partie centrale était composée à l'avant du cockpit et à l'arrière des salles des machines. Les parties droites et gauches, plus petites étaient principalement composées de hangars pour ranger les Sea Wings. L'arrière de l'appareil se voyait équipé de deux réacteur à plasma aussi puissants qu'imposants. Le but de ce vaisseau était de transporter et de larguer des sous-marins / chasseurs Sea Wing depuis une très haute altitude ceci afin de ne pas être pris pour cible. De plus le transporteur SW étaient également un appareil furtif.
Une fois larguées les Sea Wing pouvaient rester en mode aérien ou, en se retournant, passer en mode aquatique. L'appareil descendait alors en chute libre, piquant vers l'océan pour plonger.

Lex grimpa sur la passerelle d'accès au transport suivi de Sarah. A l'intérieur des soldats japonais s'activaient de tous côtés, tandis que d'autres rejoignaient leur Sea Wing. Le transport était vaste mais assez simple de conception pour ne pas être labyrinthique.
Ils se rendirent au hangar pour s'installer à bord du Sea Wing qui leur avait été confié pour cet entraînement. Pour cela ils suivirent un petit couloir blanc et rouge où des panneaux-écrans en verre indiquaient le numéro des hangars ainsi que les emplacements occupés et libres.

Il arrivèrent alors devant la Sea Wing R.S.54. L'appareil, semblable à une raie manta mécanique, était arrimé au transport par une pince dont l'aspect rappelait étrangement une ventouse. Ses chromes avaient été lustrés, les vitres de néo-verre des deux cockpits avait été lavées avec le plus grand soin et les ailerons où était peint le soleil étaient d'une brillance éblouissante.

Lex et Sarah entrèrent dans l'appareil, chacun à son cockpit: celui de Lex contrôlait les données, les paramètres et l'armement aériens tandis que celui de Sarah était relié aux système de plongée et aux armes sous-marine. Ils 'installèrent et initialisèrent les commandes, le tableau de bord de chacun s'illumina de nombreux voyants. Un émetteur virtuel projetait des informations en trois dimensions notamment la température extérieure, les dégâts subis, les menaces potentielles...Le vaisseau se pilotait grâce à deux manches extrêmement mobiles sur lesquels se trouvaient les boutons de tir ( ces derniers n'étant activés qu'à partir du largage ). Lex et Sarah continuaient de configurer leurs paramètres quand un bruit tonitruant se fit entendre alors que les réacteurs du transport se mirent en marche.

De loin, on pouvait voir le transport SW s'envoler à grande vitesse tel une fourche de nacre brillant dans les rayons du soleil.

Ca va chérie ? demanda Lex sur le canal privé de la Sea Wing
Tiens tu ne m'appelle plus «soldat» ici ? Plaisanta  la jeune femme
Pas besoin de protocole ici, nous ne sommes que tous les deux.

Lex retira la veste de son uniforme pour plus de liberté, en règle classique, les généraux ne sont pas sensés piloter des véhicules telles que les Sea Wings, mais rien ne les en empêchait non plus.
La voix du pilote résonna dans la Sea Wing:

A tous les équipages, nous arrivons au lieu de largage préparez-vous à décrochez !

Les soutes inférieures des hangars s'ouvrirent et les pinces d'arrimage descendirent les Sea Wings. Des nuages se dispersaient sur les appareils suspendus au dessus de l'océan .

C'est toujours quelque chose quand on décroche hein chéri ! Lança Sarah, enthousiaste comme à son habitude.
Oui, on se paye de sacrées sensations.
Préparez vous! prévint la voix du pilote. Procédure de largage initiée.

Dans chaque cockpit aérien de Sea Wins se trouvait un voyant lumineux rouge. Celui-ci passait au vert dès que le pilote devait déclencher le largage de son appareil. Des bruits mécaniques se firent entendre à intervalles réguliers: les Sea Wings se dégageaient.

Le voyant dans le cockpit de Lex passa au vert. Rapidement il entra le code pour déverrouiller la pince sur l'écran tactile du tableau de bord. La Sea Wing fut libérée et commença à chuter.

Lex activa les stabilisateurs aériens qui freinèrent la tombée de l'appareil. Il dirigea d'une main de maître le chasseur / sous-marin afin de le positionner en position verticale par rapport à l'océan. La Sea Wing fonçait à travers les nuages, descendait à pic sous les cris de joie de Sarah qui laissait exploser sa liesse dans le cockpit. Depuis l'intérieur des cockpits, les nuages disparurent laissant place à l'infini de l'océan. Les deux pilotes pouvaient voir l'eau bleue de l'archipel se rapprocher.

Altitude propice. Je te passe la main Sarah. Lança Lex dans l'intercom
Compris !

Lex entra la commande pour couper le contrôle aérien. Le système des stabilisateur passa sur le cockpit de Sarah qui activa le réducteur de poussée. Ce système servait à éviter que la Sea Wing ne se crash sur l'eau au lieu de la franchir. Sur cette commande, l'appareil pivota sur lui même.

En une fraction de seconde le vaisseau traversa l'horizon maritime et plongea dans les profondeurs de l'océan. Sarah activa les propulseurs verticaux afin de remonter la Sea Wing et lui permettre de se stabiliser parallèlement à la surface. Autour d'elle, la jeune femme s'émerveilla une fois encore de l'immensité de l'océan puis enclencha les réacteurs sous-marins. La Sea Wing fonça à vive allure à seulement quelques mètres de la surface.

C'est magnifique tu ne trouve pas ? Demanda Sarah.
En effet...Tiens regarde voilà autres.

Des dizaines de Sea Wings nageaient avec grâce et facilité dans l'omniprésent océan.
Deux heures passèrent. Les pilotes s'entrainaient à sortir de l'eau pour attaquer des ballons-drones puis à replonger pour détruire de faux sous-marins soviétiques. Certains pilotes, notamment Sarah, s'amusaient également à faire des loopings et des figures aussi bien dans l'eau que dans les airs. De loin cela ressemblait à un ballet à la fois aérien et nautique mettent en scènes de blanches et agiles raies mantas

La Sea Wing R.S. 54 de Lex et Sarah sorti de l'eau et s'immobilisa, restant flottaison quelques minutes. L'eau claire ruissela le long des vitres des cockpits et sur la coque de l'appareil. 

Il est 18h Lex, fit Sarah dans un bâillement.
Oui, les autres commencent à rentrer à la base, on devrait en faire autant.
Je te passe les commandes.

Sarah coupa le système maritime et les systèmes principaux passèrent sur le cockpit de Lex. Il activa la poussée verticale pour se sortir de l'eau et lança les réacteurs. La Sea Wing fit du sur-place pendant quelques seconde puis décolla à grande vitesse vers le ciel...

Ce fut une excellente journée.